Avoir un storytelling incroyable ne suffit plus pour créer une communauté engagée

Qu’est-ce que le storytelling ? Est-ce différent du marketing ?

Avant de découvrir les réponses à ces deux questions, écoute plutôt.

Assis toi confortablement, le dos droit, les épaules en arrière et détendues. Prends une tasse de thé chaud, et tiens toi prêt à lire et commenter l’aventure, que tu vas découvrir dans l’instant qui suit.

Félix (c’est son nom) est à 39 376 mètres au-dessus du sol. La vue est splendide.

Il voit la terre dans son entier. Il ne l’a jamais vu aussi belle, aussi grande, aussi bleue. Il se dit qu’il a de la chance d’être aussi fou. C’est un drôle de métier « athlète de l’extrême ».

Il est assis sur la paroi métallique de la boule métallique qui lui permet d’être à 39 kilomètres du sol terrestre. Il y a plusieurs caméras pour le filmer. Il a aussi une petite GoPro, solidement attaché, en haut de son casque.

Il est un peu nerveux, mais il n’a plus le choix. Des millions de personnes le regardent en quasi-direct.

L’évènement, diffusé à la télévision, est en léger différé de quelques secondes. Seulement quelques secondes.

De cette façon, s’il se produit un évènement tragique, les caméras du monde entier pourront couper la diffusion. Sa vie ne s’étendra pas devant des millions de téléspectateurs. Mais, il sait qu’il peut mourir à chaque instant.

Par exemple, s’il s’évanouit trop longtemps pendant sa chute. Ou que son parachute ne s’ouvre pas. Il peut mourir et s’écraser. Il a peur, mais il est heureux de voir la Terre aussi belle.

Il se lève, s’avance doucement dans sa combinaison qui le fait ressembler à un cosmonaute et… Après quelques secondes de pause, il se jette dans le vide comme une poupée désarticulé.

Au moment de se jeter dans le vide, il a espéré que tout se passe bien. Il a pensé à sa famille… Qu’il veut embrasser 39 376 mètres plus bas.

C’est assez affolant de le voir tomber pendant plusieurs secondes. Ces secondes semblent interminables. Il est semblable à un bout de tissu que l’on offre au vent. Je me souviens être restée silencieuse devant mon écran.

Après des longs instants silencieux, où des milliers d’humains devant leur poste de télévision ont retenu leur souffle, Félix s’est posé sur le sol. La diffusion n’a pas été coupée, il est vivant et embrasse déjà sa famille.

Il vient de réaliser un nouveau record du monde. Il ne réalise pas encore, mais tout le monde est heureux.

Qu’est ce que le storytelling ?

J’imagine que l’histoire que tu viens de lire, assis devant ton écran en train de boire une tasse de thé chaud (ou de vodka, c’est toi qui vois), te dis quelque chose.

Bien sûr, tu te souviens du fou qui a sauté d’une sonde en orbite, pour essayer de battre la distance du record du monde de chute libre.

Tu te souviens de Felix Baumgartner, le gars qui s’est jeté à 39 kilomètres au-dessus du sol. Avec un parachute et une combinaison.

Nous étions des millions à regarder sa chute sur Internet. On avait tous envie de voir s’il allait survivre. Il faut l’avouer le record, on s’en foutait un peu.

D’ailleurs te souviens-tu de la vitesse qu’il a réussi à atteindre ?

J’imagine que non.

Par contre, j’imagine que tu te souviens de la marque qui a sponsorisé cet évènement. On reviendra sur ce point, quelques lignes plus loin.

Pourquoi je te raconte cette histoire ?

Tout simplement pour illustrer, avec des mots sur ton écran, ce qu’est le storytelling. Aujourd’hui, le terme est connu de tous : j’imagine que tu as une idée, plus ou moins précise, de ce qu’est vraiment le storytelling.

Le terme a été popularisé dans les années 2000. Notamment par Seth Godin (dont je te recommande les livres)

Depuis les années 2000, les médias ont beaucoup évolué. Et c’est KOULE. Seulement cela n’est pas forcément une bonne nouvelle pour le storytelling.

Le storytelling, c’est une technique narrative qui a fait ses preuves à plusieurs reprises dans des campagnes publicitaires.

Seulement, c’est une technique vieillissante. C’est un peu comme le Nokia 3310. On en a tous eu un… On l’a adoré… Mais maintenant, il n’est plus du tout dans l’air du temps. La métaphore qui tue #poete

Qu’est-ce que la technique du storytelling ?

Tu dois être ravie de constater mes talents de poète métaphorique.

Si tu veux une définition précise du storytelling, à la place d’une métaphore, certainement douteuse, rassure-toi, tu es au bon endroit.

Rapidement, la technique du storytelling, c’est l’art de raconter une histoire, afin de renforcer l’attachement ressentis par les consommateurs envers une marque ou un produit.

Encore plus rapidement : le storytelling, c’est créer une histoire pour vendre. Point.

Le storytelling sert à mieux vendre.

C’est l’emballage brillant qui donne envie d’ouvrir le paquet cadeau.

Le problème avec cette vision de la communication, est qu’elle n’est plus suffisante. Avant, elle était redoutablement efficace. Et pour cause, seules les marques avaient la parole. Seuls les médias diffusaient leur message.

L’préoccupation était alors de savoir comment raconter son message. Comment mettre en scène sa publicité pour que les consommateurs réagissent positivement à celle-ci.

Nous, on pouvait seulement choisir d’écouter (ou non) les publicités qui défilaient.

Maintenant, grâce à Internet et les médias sociaux, les consommateurs ont la parole. Tu as la parole. Ton chat à la parole. Et laisse-moi te dire que tout ce que tu dis a énormément de valeur (BEAUCOUP, BEAUCOUP).

Car tes posts, tes tweets, tes photos, ton avis peuvent détruire l’histoire ce qu’une marque cherche à raconter. Tu es capable de détruire son discours de marque, à coup de quelques tweets.

Point is: le consommateur est important. Il doit être aimé, il ne peut plus être qu’un CSP + ou – . Ses mots ont de l’impact.

Et plus, il a de followers, plus ce qu’il dit est « important » pour la marque.

Et tu vois, c’est exactement pour ça, que le storytelling n’a plus autant d’impact. Ce qui est important maintenant, c’est ce que tes consommateurs, les gens qui te suivent, pensent et disent à propos de ta marque.

Et si tu ne les aimes pas, tu vas ramasser assez rapidement sur les réseaux sociaux. C’est important l’amour.

Il est vrai que, les consommateurs sont de plus en plus sceptiques et retissant face aux discours des marques. Nous ne leur faisons plus confiance aux marques. En même temps, on a mit du cheval dans nos lasagnes.

Face à cette réalité, où la voix de chacun d’entre nous compte, il ne s’agit plus seulement de bien raconter pour vendre.

Le storytelling, en plus d’être vieillissant, n’est plus suffisant pour faire connaitre votre blog, votre marque, votre start-up, votre produit.

Pour moi, le storytelling ne peut plus être utilisé à lui tout seul, il doit être un élément dans une stratégie de brand content.

J’irais même plus loin, pour créer une communauté engagée vous devez penser sérieusement à votre personnal branding.

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